Goutte – Un risque de démence plus élevé chez les seniors

Les effets nocifs de la goutte sont connus depuis longtemps. Une des conséquences la moins connue est le risque de démence lié à la goutte. Des  études récentes démontrent avec plus de clarté qu’il existe un lien entre la goutte et la démence chez les seniors. Cette étude incluant 1,23 million de bénéficiaires de Medicare confirme ces données.

Voici ce que les chercheurs ont découvert.

Goutte – Une maladie courante

La goutte est une maladie répandue. Ses symptômes sont faciles à reconnaître. Elle est causée par des  dépôts de cristaux d’acide urique qu’on appelle aussi cristaux d’urate. Ces dépôts atteignent notamment les articulations. Il en résulte une inflammation qui peut être très douloureuse. Les périodes de crise de goutte sont définies comme des poussées. Les douleurs aux articulations -notamment à l’orteil, peuvent jaillir de manière soudaine et imprévisible.

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Goutte – Un traitement à vie

Dans l’état actuel des connaissances médicales, il n’y a pas moyen d’éliminer définitivement la maladie de la goutte. Le double traitement médicamenteux prescrit par le médecin vise à abaisser le taux d’acide urique dans le sang, et à soulager la douleur en réduisant l’inflammation. La prévention devient donc essentielle pour éviter le risque de goutte qui touche surtout les hommes à partir de 30/40 ans. Les femmes ménopausées sont également exposées. Pour traiter et prévenir le mal, il est essentiel de réduire le taux d’acide urique. Il faut par ailleurs veiller à éviter de produire un taux trop bas. En effet, l’acide urique a également une fonction de protection du cerveau.

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Goutte et démence – Les personnes âgées parmi les plus exposées

La Ligue Européenne Contre le Rhumatisme (EULAR)

L’étude a été présentée lors du Congrès européen annuel  de rhumatologie de la Ligue européenne contre le rhumatisme (EULAR) en 2018. Cette organisation représente les sociétés scientifiques et les associations de professionnels de la santé. Mais aussi les organisations de personnes atteintes de MRC, maladies rhumatismales et musculo-squelettiques. Cette Ligue cherche entre autres à améliorer les traitements, la prévention et la réadaptation.

Cette étude tend à démontrer que le risque de démence de stade 1 est de 17 à 20 % plus élevé chez les seniors. Le professeur Robert Landewé, président du comité du programme scientifique, s’est déclaré satisfait des résultats de cette étude. Selon lui, des recherches antérieures avaient obtenu des résultats contradictoires. Certaines études liaient la goutte à la démence alors que d’autres en arrivaient à la conclusion inverse.

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Les résultats de l’étude sont clairs

L’étude a été menée par le Dr Jasvinder Singh, professeur de médecine et d’épidémiologie à l’Université de l’Alabama à Birmingham, aux États-Unis. Selon lui, il est maintenant démontré que la goutte augmente de façon considérable le risque de démence chez les personnes agées. Des études supplémentaires seront nécessaires. Elles serviront à explorer et à mieux comprendre les voies pathogènes jouant un rôle dans ce risque accru.

L’enquête a été menée auprès de 1,23 million de bénéficiaires de Medicare, dont 65 325 étaient atteints de démence (la maladie d’Alzheimer est la plus connue). Pour bénéficier des prestations d’aides et de soins de la protection sociale Medicare, il faut être un résident permanent des États-Unis âgé de plus de 65 ans et avoir cotisé à minima pendant 10 ans. Les citoyens âgés de moins de 65 ans porteurs d’un handicap, ou au stade final d’une maladie rénale sont également éligibles.

L’analyse des résultats de l’étude a mené à un examen de plusieurs variables. Elle a notamment tenu compte des données démographiques et des médicaments utilisés couramment. En tenant compte de ces variables, le lien entre la démence de stade 1 et la goutte est clairement apparu.

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Goutte et démence – Les personnes âgées sont parmi les plus exposées

L’étude a établi que certaines catégories de personnes étaient plus exposées aux risques de démence liée à la goutte. Elle cible entre autres les personnes âgées, les femmes, les citoyens à la peau noire et les personnes souffrant de comorbidité (maladie qui en accompagne une autre). Certains sous-groupes analysés présentent des risques élevés. C’est le cas entre autres de certains patients sans comorbidité.

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Sources :

-Singh JA, Cleveland JD. Goutte et démence chez les personnes âgées : Étude sur les revendications de Medicare. EULAR 2018 – Amsterdam

-Khanna D, Fitzgerald JD, Khanna PP et al. Directives de 2012 du Collège américain de rhumatologie pour la gestion de la goutte. Partie 1: approches thérapeutiques systématiques non pharmacologiques et pharmacologiques de l’hyperuricémie. Soins de l’arthrite Res. 2012; 64: 1431-46.

-Richette, P., Doherty, M., Pascual, E. et al. Recommandations 2016 actualisées d’EULAR fondées sur des preuves pour la gestion de la goutte. Ann Rheum Dis. 2017; 76: 29-42.

-Van der Heijde D, et al. Description commune du terme maladies rhumatismales et musculo-squelettiques (RMD) à utiliser pour communiquer avec le grand public, les prestataires de soins de santé et les autres parties prenantes, avalisés par la Ligue européenne contre le rhumatisme (EULAR) et l’American College of Rheumatology (ACR). Annales des maladies rhumatismales. 2018; doi: 10.1136 / annrheumdis-2017-212565.

 

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